Trop de rumeurs de châteaux et de discours sans fin ! Du terre à terre ne peut faire que du bien.
Les curieux voyages du sieur Louis-Pierre Louvel (Louis XVII ?).
Louvel était, comme à son habitude employé, chez un patron-sellier (il ne cessa de travailler de 1801 à 1820) quand il apprit l’invasion de la France par les forces étrangères liguées contre Napoléon (débuts 1814). Il prit son congé et erra dans le nord-est du pays. Quand il sut que Louis XVIII et sa famille allaient arriver en France, il se précipita à Calais afin d’occire Louis XVIII, ou l’un des hommes de la famille royale. Mais il ne le put, la garde rapprochée étant trop importante.
C’est ce que Louvel déclara lors de l’instruction de son procès.
Dépité, il décide de rejoindre l’ile d’Elbe. Il veut anéantir les Bourbons mais rejoint le lieu où se trouve l’Empereur. Contradictoire ! Mais bon…
Voici donc Louvel employé aux écuries du roi de l’ile d’Elbe en septembre 1814. A-t-il vu ou parlé à Bonaparte ? Pour lui dire quoi ? On ne sait pas. Toujours est-il que le futur régicide est licencié en novembre : l’empereur déchu n’a pas assez d’argent pour entretenir deux selliers. Louvel se retrouve à Chambéry, chez un patron.
Lors du retour de Napoléon (1er mars 1815), il quitte son poste aussitôt et suit le cortège impérial jusqu’à Paris. L’occasion de revoir ses sœurs à Versailles et Paris : il ne leur a pas donné de nouvelles depuis 1801 !
Louvel suivra ensuite l’Empereur lors de la campagne de juin 1815, jusqu’à son embarquement pour l’Angleterre durant l’été de la même année. Il a voulu embarquer avec lui mais n’a pas pu. Toujours cette obsession de se débarrasser des Bourbons en s’éloignant d’eux ! Est-ce en voulant leur nuire en dévoilant sa véritable identité à Bonaparte ? En voyant en lui, pourquoi pas, son futur Président du Conseil ?
Louvel regagnera ensuite Versailles (en passant très probablement par Gallardon où vit le futur « voyant » Martin !!!!! C’est la route la plus plausible). Son cousin Labouzelle, chef-sellier, le fera entrer aux écuries royales de la ville des rois. Puis en février 1816, il se fait affecter aux écuries des Tuileries en tant qu’unique sellier du Roi. Nous connaissons la suite : quatre ans pour se décider à mettre son projet de 1814 à exécution : tuer un membre de la famille royale.
Ce besoin de se trouver soit géographiquement proche de Napoléon, soit de Louis XVIII me laisse sérieusement songeur ! Un Louis XVII vivant en 1814-1815 n’aurait-il pas agi autrement ?